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Orientation scolaire et insertion : approches sociologiques (INRP)

Introduction

Il semblerait que le passage d’une orientation basée sur le conseil à celle d’une éducation à l’orientation relevant de l’apprentissage scolaire favorise l’émergence de nouvelles modalités d’orientation. Alors que le conseil en orienta- tion est une pratique psychologique généralement de face-à-face consistant à aider un élève à trouver les meilleures solutions à son devenir scolaire et professionnel, l’éducation à l’orientation est une pratique pédagogique dont la progression tout au long de la scolarité vise à donner à l’ensemble des élèves des compétences pour être à même de choisir et de s’orienter tout au long de leur vie (Paul & Suleman, 2005).

Aussi ancienne que le conseil en orientation (début du XX° siècle), l’éducation en orientation est initiée par Frank Parsons qui conçoit dans son ouvrage Choosing a vocation (1909) des exercices afin d’aider les consultants à se préparer à faire des choix professionnels en développant des habilités d’analyse, de sélection de l’information, de synthèse et de comparaison. Cependant, l’éducation en orientation va seulement se développer dans les années 1970 (Herr, 1972 ; Super, 1975 ; Pelletier & al., 1974 ; Pelletier & Bujold, 1984) du fait d’un contexte propice repo- sant sur les facteurs suivants : la primauté de la réussite individuelle amenant l’individu à être directement res- ponsable de sa construction personnelle ; la transformation de l’organisation du travail (qualification des emplois à partir des compétences) ; la mondialisation de l’économie et du marché du travail ; et enfin, le rôle de l’école dans la socialisation et l’éducation des jeunes (Guichard, 2003).

Le développement des pratiques éducatives en orientation s’explique par ces facteurs contextuels et vise à répondre à des questions qui relèvent du social. Selon les pays, ces pratiques se différencient par leurs objectifs pédagogiques et par leurs finalités politiques, sociales ou économiques, mais ces dernières sont ne sont généralement pas claire- ment définies (l’absence de consensus semble prévaloir), ce qui rend difficile leur articulation avec les premiers.

Ainsi, au début du XX° siècle en France, les pratiques en orientation renvoient à des valeurs qui reposent sur le modèle de la Cité juste de Platon (livres II et VII de La République) : il s’agit de réaliser le bonheur social en cons- truisant une société juste où chaque personne pourrait se satisfaire de la place qu’elle occupe correspondant à ses aptitudes ou à ses talents (Toulouse, 1903 ; Binet, 1908). Dans les années 1950, l’idée de « permettre à l’élève de répondre de manière plus adaptée aux problèmes que se pose la répartition des apprentis dans un établissement de formation professionnelle » (Léon, 1957, p. 55) vise à amener les élèves à choisir des formations pour lesquelles la demande est insuffisante.

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