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Orientation, des métiers en changement

Petite analyse des réformes au fil de l’eau

Par Jean-Marie Quiesse

L’orientation professionnelle est un phénomène complexe et en constante évolution. Elle ne peut se situer en dehors de la vie scolaire, encore moins de la vie professionnelle. Elle devrait faire l’objet d’une politique cohérente, associée à une politique globale de l’éducation (Hélène Angeville, revue Après Demain, 1971)

Remerciements à Danielle Ferré, Bernard Desclaux, Laure Endrizzi, Serge Blanchard, jean-Marie Quairel, l’association « apprendre et s’orienter » et tous les autres ‘bloggeurs », curieux  et veilleurs de futur.

1. Introduction

En France, le dispositif d’orientation a 80 ans. Fondé sur 9 droits, il a changé au grès évolutions économiques, scolaires, politiques et sociales. Il est notamment passé d’une conception quantitative du choix à une approche plus de qualitative, d’une action directive vers un processus d’accompagnement. Fixé une dernière fois par les grandes réformes de1970 dans un contexte spécifique, il présente depuis des difficultés de fonctionnement dues à de multiples causes notamment celles liées d’abord aux conséquences de la révolution informatique et numérique  et demain à celle des problématiques environnementales avec, comme effets probables, le développement d’une nouvelle économie et donc une nouvelles carte du marché de l’emploi et des métiers.

Les services d’orientation se sont développés au cours du 20e siècle pour répondre à des problèmes économiques de manque de main d’oeuvre qualifiée, à des politiques de démocratisation de l’enseignement, et à des problèmes d’insertion sociale et professionnelle. Il s’agit d’un processus administré autour de 9 droits. Dès 1921 s’ouvrent des centres d’orientation,   dépendant de chambres de commerce, des métiers ou encore de collectivités comme les villes ou les départements. Un décret officiel de 1922 définit la fonction d’orientation comme « l’ensemble des opérations qui précèdent le placement ». En 1928 s’ouvre un institut de formation (Inop) qui développe les méthodologies propres à la profession et pose déjà les premières bases d’une conception éducative (Léon 1957).   Les dispositifs d’orientation seront définitivement confiés à l’Education nationale par les textes de 1970/71. Le décret du 7 juillet 1971 définit la mission des services d’orientation.

Le transfert de la fonction d’orientation de l’Éducation Nationale vers les Collectivités territoriales, envisagé dans La loi constitutionnelle n° 2003-276 du 28 mars 2003 relative à l’organisation décentralisée de la République n’avait pu se concrétiser. Dès 2005, à travers l’édition de quelques 49 rapports sur les dysfonctionnements, des discussions, des missions et des tentatives de réforme ont eu lieu pour déterminer de nouvelles modalités d’activité et de cohérence du service public d’orientation.

La loi de 2009 propose, pour la première fois, une véritable action publique. Si elle se concentre sur l’orientation pour tous, elle élude la question de l’orientation scolaire. Elle préconise aux acteurs de créer un SPO, service public de l’orientation, propose d’attribuer le label « information et orientation pour tous » aux différents services et inaugure une (nouvelle) plate forme numérique. Intention n’est pas projet. Il s’en suivra 7 « expérimentations » régionales.

La loi de 2014 dote les régions de compétences en ce qui concerne la coordination des instances chargées de l’orientation et les charge de mettre en œuvre un « Service public régional de l’orientation » pour tous les publics sauf (a priori) les élèves et étudiants, population restant prérogative de l’État.

 C’est, en 2017,  le statut des Conseillers d’orientation qui  fait l’objet d’une première vraie réforme. La sortie d’une nouvelle loi plus globale en 2018 achève de transformer les intentions politiques en projet plus précis. Le passage des Délégations régionales Onisep (Dronisep) vers les régions est la prime réalisation qui devrait se concrétiser en 2020. Reste toutefois à lever de nombreux voiles sur le partage des compétences et les prérogatives des uns et des autres.

2. Le droit au travail

Le travail, considéré comme un bien commun, est le fruit d’une histoire et d’une construction. Vecteur d’identité citoyenne, il est considéré comme le moyen pour chacun de participer à la création de richesses collectives mais aussi, par la ressource financière qui en résulte, d’assurer sa vie familiale et sa participation au débat démocratique. Le droit au travail participe de la dignité de l’être humain.  Il a été affirmé pour la première fois en 1848. La constitution de  1946  précise que   » Chacun a le devoir de travailler et le droit d’obtenir un emploi « . Le droit au travail est toujours présent dans la constitution, de 1958, toujours actuelle. L’orientation professionnelle apparait toujours comme une transaction entre des projets individuels et les possibilités offertes par l’environnement socioéconomique. (Blanchard).

3. La troisième révolution industrielle bouleverse la donne et une quatrième se prépare

Le travail est donc au centre de la vie citoyenne, garantissant par la place qu’il donne et les revenus qu’il octroie, la possibilité de participer pleinement au débat national. Alors,  en termes de politique d’orientation, économie, démographie, politiques de gestion des flux d’emploi, bouleversements technologiques et ressources formatives sont quelques uns des repères principaux. Ils déterminent les grandes options politiques censées adapter la société et les systèmes, mais aussi les représentations des devenirs et donc les projets et les choix personnels.

En France, le rôle de l’école dans la régulation des flux de main d’œuvre marque le pas depuis quelques décennies. La troisième révolution industrielle bouleverse les repères de l’orientation. Une quatrième, en partie liée à la précédente, se prépare activement.  Plus une situation globale est stable à long terme, plus il est facile de s’orienter et de se maintenir dans la voie choisie ; plus la vitesse des changements est grande, plus la projection humaine à moyen terme est floue et les trajectoires apparemment réduites. Si la représentation d’un futur ne va plus de soi, l’orientation non plus. La notion de parcours se substituant à celle, rassurante,  de filière, le concept émergeant devient celui « d’orientabilité » tandis que la pratique du « conseil » évolue vers un accompagnement à travers lequel chacune, chacun, construit et évalue son auto-efficacité en matière d’orientation .

Les fonctions de production sont revisitées, le lien entre le travail et le salaire paraît souvent déconnecté tandis que le rôle d’intégration sociale de l’activité productrice semble s’atténuer. Le problème de l’insertion professionnelle  est récurrent depuis la crise pétrolière de 1973 et le nombre de jeunes en situation d’attente à la sortie de leur formation ne fait que s’accroitre tandis que subsiste un noyau de non qualifiés. Dans la même proportion  les mesures et les dispositifs de prévention, de remédiation ou d’accompagnement se développent en aval du système scolaire. Le montant total des mesures en faveur de l’emploi représentaient 74 milliards d’Euro en 2007, 133 milliards en 2017 (Dares 2019).  On assiste, en effet, à une multiplication de mesures et d’intervenants dans un domaine où se mêlent les initiatives publiques, associatives et privées. Malgré ces efforts, un nouveau groupe social émerge, celui des chômeurs et des travailleurs pauvres.

Et déjà s’annonce une quatrième révolution due aux problématiques climatiques et le devenir des énergies fondées sur les énergies fossiles. « Nous sommes à l’aube d’une transformation majeure au sein de nos infrastructures, relevant de la « destruction créatrice » déclare en 2019 Jérémy Rifkins qui met en garde contre un « effondrement imminent de la civilisation industrielle basée sur les combustibles fossiles. » et préconise le rapide développement des énergies vertes. « Une révolution verte basée sur une économie circulaire et collaborative mais aussi sur les technologies intelligentes et l’Internet des objets. C’est ce système économique hybride et cette transition vers une économie entièrement numérique qui est le terrain de jeu sur lequel le New Deal Vert mondial pourrait émerger dans les années qui viennent. Le seul moyen selon Rifkin de sauver la planète et réagir au dérèglement climatique. »

En France, jusqu’à la loi de 2009, l’orientation, considérée comme un processus administratif d’accompagnement vers l’emploi, n’avait jamais constitué une véritable composante autonome de l‘action publique ni son processus une science spécifique. L’essai de décentralisation de 2003 ne présentait qu’une démarche de gestion. Il faudra attendre 2014 pour que les intentions de la loi de 2009 commencent à dessiner un projet, 2017 pour une première mesure concrète. La loi de 2018  porte des objectifs d’actions plus larges tandis que le rapport Charvet (2019) affirme le besoin d’une « pédagogie ».

3.  Le droit à l’orientation

Il est donc donné pour mission à l’État de réguler le marché du travail en faveur des citoyens et de l’économie. Cette mission comporte la gestion des flux de main d’oeuvre. L’Etat contôle les processus d’accès à travers une action législative qui s’appuie sur l’administration : celle du ministère travail, de la formation professionnelle et du dialogue social, celle des Affaires sociales, celle des sports, de la jeunesse et de l’éducation populaire. Mais il s’appuie également sur l’Éducation nationale chargée d’assurer, par une gestion de l’orientation scolaire et professionnelle, une première régulation des flux d’élèves à travers sa politique d’orientation, de formation et de certification. A partir de 1973, avec la création des SCUIO (85 en 2011),  le secrétariat d’état puis le ministère de l’Enseignement supérieur rejoindront cette mission. Depuis, la structure institutionnelle chargée de l’orientation n’a cessé de croître et de se diversifier.

4. Un rôle d’orientation confié à l’école

Dépendante dans un premier temps d’organismes  professionnels de l’artisanat ou du commerce ou encore des collectivités locales, très tôt, c’est à l’école et à l’enseignement supérieur qu’a été confié la plus grande part de régulation de l’orientation, surtout à partir de 1971, tandis que l’Agence nationale pour l’emploi s’occupait de l’accès direct à l’emploi.

Depuis, la mission de l’Éducation nationale est  de préparer les élèves à répondre aux besoins de la Nation, notamment à travers une formation professionnalisante (professionnelle, technique, technologique) intégrée au système général.  L’école prépare donc l’orientation des élèves en s’appuyant sur les professeurs mais aussi le corps des 3700 conseillers d’orientation-psychologues qui font partie des personnels enseignants, d’éducation et d’orientation. Le système éducatif dispose aussi d’un réseau de 539 (en 2013) centres d’information et d’orientation qui maillent le territoire public et d’un organisme d’information, l’Onisep (480 emplois en 2019) et d’un organisme d’évaluation et de recherche, le CEREQ (96 emplois).

Comme il convient de rendre les diplômés capables de remplir un rôle déterminé dans la vie active, dans l’enseignement supérieur,  dès 2000, l’insertion professionnelle et l’«employabilité » deviennent des enjeux stratégiques forts. Se développent alors des diplômes professionnalisants et des accompagnements pédagogiques spécifiques (Projet professionnel de l’étudiant).

Parallèlement de nombreuses structures ont été mises en place au fil du temps, intégrant l’Anpe (devenue pôle Emploi), d’autres dépendantes de l’Etat : CRIJ, Missions Locales, PAIO, Carif-Oref, depuis transférées aux Régions. Signalons également le foisonnement d’organismes associatifs (APEC), d’entreprises privés ou semi-privés sous l’égide des organismes mutualisateurs de « coaching » ou du syndicat professionnel (SFAPEC).

5. Le système d’orientation en question

Entre 2005 et 2016, près de 47 rapports et études ont été rédigés sur le thème de l’orientation. S’y ajoutent en 2017 celui du recteur Filâtre. La plupart tendent à faire porter le dysfonctionnement des systèmes actuels sur l’éparpillement des intervenants et des compétences, l’absence d’une vraie gouvernance et de communication inter-institutionnelle, l’inexistence d’une culture commune, la prédominance d’une construction pyramidale et le problème de gestion posé par l’enseignement supérieur aux performances médiocres, si l’on en croit les rapports internationaux, inégalitaire mais aussi submergé par les étudiants. Le rapport Mathiot de janvier 2018 partant d’une nouvelle conception du cycle Terminal fera, lui aussi, de très nombreuses propositions pour le Lycée et l’organisation du Baccalauréat, première porte vers les enseignements dits « supérieurs ». Enfin le rapport Charvet complète pour l’instant (2019) cette série d’analyses et de suggestions.

6. Le droit à l’accompagnement

Longtemps liées à la fonction publique, en même temps que se développe le concept d’orientation tout au long de la vie, les formations de conseiller d’orientation s’ouvrent à de nouvelles dimensions. En effet,  les spécialistes définissent trois  périodes historiques de développement de l’orientation. Une première, « directive »  qui s’inscrit dans un contexte industriel  de stricte adaptation de la formation à l’emploi, une seconde, « délégatrice » où l’école et l’élévation des formations prennent une part très active, une troisième, « participative » où l’information mais aussi l’avis des parents et des conseils de classe sont amenés à jouer un rôle important.

En même temps qu’évoluent les technologies de communication et les législations, la notion d’orientation tend vers une plus grande personnalisation où le besoin de conseil et d’orientation devient récurrent sur l’ensemble du cycle de vie. Cette quatrième période, apparaît comme celle de l’accompagnement.  S’orienter est un acte personnel dans lequel il convient de se sentir efficace. C’est  une prérogative personnelle qui repose sur le développement des habiletés utiles. La notion « d’orientabilité » fait alors son apparition.

7. Loi pour une école de la confiance

La loi pour une École de la confiance est promulguée  le 28 juillet 2019 décline de nombreuses mesures destinées à lutter contre les inégalités, dès la maternelle. Parmi 11 points spécifiés, je constate l’élargissement de la notion d’accompagnement qui va bien au delà de la simple orientation. Ce terme semble d’ailleurs absent, remplacé par celui d’accompagnement. Toutefois le référentiel de formation des enseignants de collèges et lycées (MEEF) décline une compétence à « accompagner les élèves dans leur parcours de formation et d’orientation ». Autre point, les CIO Centres d’information et d’orientation sont toujours présents.

8. L’orientation réduite à celle élèves en difficulté ?

L’article 15 (qui entrera en vigueur à la rentrée 2020) de la loi concrétise un engagement gouvernemental de la stratégie de lutte contre la pauvreté. Il prolonge l’instruction obligatoire par une obligation de formation pour tous les jeunes de 16 à 18 ans.

« En France, près de 80 000 jeunes sortent chaque année du système scolaire sans aucune qualification. Notre pays compte 60 000 jeunes mineurs ni en emploi, ni en formation, ni en études « Neets ». Ces jeunes mineurs se heurtent à de grandes difficultés pour s’insérer sur le marché du travail et sont les premières victimes de la pauvreté.

La loi prévoit le droit, pour chaque jeune entre 16 et 18 ans, de pouvoir intégrer un parcours adapté à ses besoins. L’obligation de formation va au-delà du droit au retour en formation ou du droit à une formation professionnelle : elle inclut d’autres situations comme l’emploi, le service civique et l’engagement dans un dispositif d’accompagnement ou d’insertion sociale et professionnelle. Ces situations, si elles ne sont pas des solutions de « formation » au sens strict, contribuent à l’élévation du niveau de compétences des jeunes concernés et sont de nature à favoriser une insertion sociale et professionnelle durable.

La garantie d’une formation jusqu’à 18 ans constitue une obligation pour les jeunes mais aussi et d’abord pour les pouvoirs publics eux-mêmes. 

Elle implique dans un premier temps de repérer et de contacter les jeunes concernés, de leur proposer un accompagnement adapté grâce à un entretien de situation et de leur présenter sur cette base une solution d’orientation ou un parcours d’accompagnement renforcé leur permettant de les remobiliser et de les insérer.

Ce sont les missions locales qui seront directement chargées d’assurer le respect de cette obligation de formation. 

Les missions locales exerceront cette nouvelle fonction de mise en réseau, en lien étroit avec les autres acteurs, dans le cadre des plates-formes de suivi et d‘appui aux décrocheurs : réseaux Foquale des acteurs de l’éducation nationale (établissements scolaires, centres d’informations et d’orientation, mission de lutte contre le décrochage scolaire, structures de retour à l’école type micro-lycées), Pôle emploi, écoles de la deuxième chance, etc.

9.  Gènèse du nouveau statut pour les personnels d’orientation

L’organisation française vieille de de plusieurs décennies (1921). C’est en 1959 qu’elle devient « scolaire et professionnelle ».  A travers les réformes, la distinction a toujours été faite entre les deux spécialistes de la formation initiale : les psychologues scolaires, les conseillers d’orientation mais également entre ces derniers et les conseillers en formation  exerçant dans le domaine de la formation professionnelle continue ou de la réinsertion (Centres de bilan de compétences, Anpe, Afpa, Missions locales, Apec…etc).

Or  la construction d’une « approche orientante » concerne  tous les membres de la communauté éducative (dont les parents), universitaire et entrepreneuriale. Et ce concept ne s’adresse pas seulement aux scolaires et étudiants puisqu’il s’agit d’une déclinaison pratique de la notion d’orientation « tout au long de la vie ».

Enfin, le conseil en orientation, qu’il soit celui rendu en termes d’organisation d’un contexte orientant, ou encore de prestation  personnalisée auprès de l’acteur impliqué, est l’objet d’un véritable métier où il apparait qu’une culture commune rassemble les agents et les professionnels de nombreux pays.

A titre d’exemple, au Québec,  La loi de 2009 règlemente les professions de la psychologie, particulièrement de la psychothérapie, et elle implique les conseillers d’orientation. Le site de l‘ordre donne des informations et une publication de l’université de Laval donne un point précis sur les professions d’aide dont celle de CO suite à la loi 21 de 2012.

Psychologues scolaires et Conseillers seront regroupés en 2017 dans un seul corps, celui de Psychologues de l’éducation nationale.

10. 2017 Création du corps des psychologues de l’Éducation nationale et intégration des COP

On aurait pu penser que, comme ailleurs, le métier de Conseiller d’orientation serait enfin reconnu tant sur le plan professionnel que statutaire au sein de l’administration française. Il semble en être autrement.

Le nouveau statut créé en février 2017  par le Ministère de l’Éducation Nationale est  celui de « Psychologue de l’Éducation Nationale » (PsyEN). Plus qu’un rassemblement autour d’un public commun (personnes en transition scolaire et professionnelle) ou une conception éducative et accompagnatrice partagée, il semble davantage le fruit d’une position apparemment commune autour de la psychologie et une réponse à une demande récurrente des corps de psychologues scolaires et d’orientation, à savoir la constitution d’un corps unique de la maternelle à la Terminale. Les divergences d’écoles entre deux conceptions longtemps rivales de la psychologie parait, pour l’instant, s’estomper. Toutefois, à l’inverse de certains pays où elle est considérée comme une discipline universitaire (par exemple au Québec) la construction d’une culture disciplinaire commune de l’orientation semble avoir disparu .

Certes, le texte fait clairement référence à la déontologie du psychologue  « Les psychologues de l’Éducation nationale exerceront leur métier dans le respect des principes déontologiques et éthiques de la profession réglementée de psychologue. Ils mobiliseront leur expertise au service de la prise en compte du développement psychologique, cognitif et social des élèves pour assurer leur parcours de réussite. Ils apporteront aux familles ainsi qu’aux équipes pédagogiques et éducatives un éclairage spécifique sur les élèves. Lorsque les circonstances l’exigeront, ils participeront aux initiatives mises en place dans le cadre de gestion des situations de crise. Ils contribueront ainsi à favoriser une approche bienveillante de l’École. »

Certes, deux spécialités sont conservées, l’une pour le primaire, l’autre pour le secondaire « éducation, développement et conseil en orientation scolaire et professionnelle ». Le Conseiller COP devient Psy-EN-EDO avec les missions suivantes :

« La spécialité « éducation, développement et conseil en orientation scolaire et professionnelle » s’exercera auprès de collégiens, lycéens et étudiants.

Sa mission sera de contribuer à créer les conditions d’un équilibre psychologique des élèves favorisant leur réussite et leur investissement scolaires. Le psychologue de l’Éducation nationale « éducation, développement et conseil en orientation scolaire et professionnelle » accompagnera les élèves et les étudiants dans l’élaboration progressive de leur projet d’orientation. En lien avec les équipes éducatives, il participera à la conception et à la mise en œuvre d’actions permettant l’appropriation d’informations sur les formations et les métiers et l’évolution de leurs représentations. Il contribuera à l’élaboration de parcours de réussite des élèves en leur permettant de prendre conscience des enjeux de leur formation et de s’orienter vers une qualification visant leur insertion socioprofessionnelle. Il informera ainsi les élèves et leurs familles ainsi que les étudiants, et les conseillera dans l’élaboration de leurs projets scolaires, universitaires et professionnels.

Il portera une attention particulière aux élèves en difficulté, en situation de handicap ou donnant des signes de souffrance psychologique. Il participera également à la prévention et à la remédiation du décrochage scolaire. Le psychologue de l’Éducation nationale « éducation, développement et conseil en orientation scolaire et professionnelle » mobilisera ses compétences sous l’autorité du directeur du centre d’information et d’orientation dans lequel il sera affecté. »

« Membre de l’équipe pédagogique, il participe à l’élaboration du volet orientation du projet d’établissement et contribue à la réflexion sur les effets des procédures d’information, d’orientation et d’affectation.

En CIO, il assure le premier accueil pour toute personne en recherche de solutions pour son orientation en lien avec le service public régional d’orientation. »

Au lieu d’appuyer un métier sur des disciplines scientifiques dont la psychologie, c’est la seule psychologie qui porte le métier. Et pourtant, paradoxe,  comme le soulignent certains commentateurs, la psychologie semble la grande oubliée du jury du concours maintenant commun.

Au lycée, notamment dans le cadre du Plan Étudiants présenté en octobre 2017,  l’orientation apparait plutôt menée par les professeurs. La référence au rôle du Psychologue de l’orientation est totalement absente.

« Les mesures envisagées s’appuient essentiellement sur une redéfinition inquiétante du rôle des enseignants. De l’accompagnement individuel pour “la construction du projet d’études” à la “prise en compte du profil de chaque lycéen et de ses choix” pour l’entrée dans le supérieur, le plan Étudiants ne se contente pas de demander à des adolescents de 15 ans de savoir ce qu’ils veulent faire “quand ils seront plus grands”, il suggère aussi aux enseignants de deviner l’état du marché de l’emploi et des filières d’avenir à l’horizon des dix prochaines années – dans un monde numérique en mutation permanente… on confie donc aux enseignants, alors que ce n’est pas leur métier, les fonctions des CIO [centre d’information et d’orientation, ndlr] qu’on a auparavant allégrement supprimés. » (Libération du 1er novembre 2017).

11. Pour un « lycée des possibles » Avec quels acteurs ? 

Le rapport Mathiot de janvier 2018 porte sur la réforme du Baccalauréat. Il propose  un ensemble de mesures consacrées à l’orientation visant « la construction d’une culture commune ; la préparation à la poursuite d’études et de la réponse plus directe au choix et au goût de chaque élève pour une discipline. ». Et pour cela il faut «  que les élèves soient absolument accompagnés, en tant que de besoin, dans la détermination de leurs choix, et dans l’éventuelle évolution de ceux-ci, et que cet accompagnement ne se transforme pas en pré-orientation vers l’enseignement supérieur dès la fin de la classe de seconde mais vise à aider les élèves à se construire un parcours dont l’un des principes sera le droit à l’erreur. »

« L’accompagnement des élèves dans leur parcours au lycée, dans la préparation de la suite de leur cursus, dans l’acquisition de méthodes, dans la découverte de nouvelles manières de travailler et de mener des projets est à la fois une nécessité impérative pour le lycée du XXIe siècle et une condition essentielle de possibilité d’un lycée plus démocratique et plus à même de répondre à des besoins et des attentes différents de ses élèves… proposer aux élèves de réfléchir à la place qu’ils souhaitent occuper dans la société de demain et, ce faisant à la formation adéquat puis aux activités professionnelles qui peuvent y correspondre…Un accompagnement de qualité et élargi au plus grand nombre tout au long du lycée aidera les élèves à construire en connaissance de cause leur projet de poursuite d’études et à réguler progressivement l’admission dans l’enseignement supérieur. »

Le rapport propose la constitution de 3 Unités. La troisième serait entièrement dédiée à l’accompagnement de l’élève, y compris pour son orientation. Dans les dix préconisations suggérées pour son fonctionnement, je relève  « la constitution d’équipes autour des PsyEN et de professeurs volontaires (professeurs principaux par ailleurs ou non) dont on peut envisager qu’ils bénéficient d’une certification spécifique et d’une reconnaissance de celle-ci »

« L’Unité d’Accompagnement (3), enfin, correspondrait au temps scolaire dédié à la préparation des élèves à la poursuite d’études dans l’enseignement supérieur. Cela concerne entre autres choses, mais pas uniquement, l’information sur l’orientation (y compris de la seconde vers le cycle terminal), les méthodes de travail, la construction de projets collectifs, et peut prendre des formes diverses (enseignements, travail en petits groupes, mentorat, etc.). Il nous semble que cette Unité devrait bénéficier d’un temps hebdomadaire et d’un volant d’heures annualisées « sanctuarisé » dans les emplois du temps » Et, plus loin « On pourrait aussi concevoir que des élèves puissent bénéficier d’une courte période d’accueil anticipé à l’université dès lors qu’ils auront eu connaissance des décisions d’affectation. » Mais encore, toujours dès la seconde « Un volume horaire de 2 heures par semaine renforcé d’un volume horaire annuel est consacré à l’accompagnement des élèves…Au 2e semestre, l’accent est mis encore plus fortement sur l’accompagnement dans le choix du cursus de première »

Les préconisations dépassent la classe de terminale, faisant remonter la préparation de l’orientation jusqu’à la classe de seconde :« si leurs professeurs sont occupés par la préparation du baccalauréat, les élèves de seconde pourraient être engagés dans des activités collectives ou accompagnés pour faire un stage de découverte. »

La réforme du Lycée et du baccalauréat a été mise en place à la rentrée 2019

12. Création de la plate forme Parcours-Sup

La création du corps de Psychologue de l’Éducation Nationale (PsyEN) est la pierre initiale d’un nouvel édifice dont le Plan Étudiants d’octobre 2017 donne une première idée, immédiatement concrétisée par  la plate forme Parcoursup, puis du rapport de Pierre Mathiot  (janvier 2018). sur l’avenir des lycées et du baccalauréat.

En 2018, un nouveau logiciel de gestion succède à « APB ».  Parcoursup va dans le sens évoqué plus haut, celui d’une modernisation de l’accès aux filières dites « supérieures ». Mais son succès va beaucoup dépendre d’une préparation pédagogique et d’une accompagnement efficaces. Il ne devrait plus reposer sur les seuls parents mais dans un soucis d’égalité, être du ressort des équipes enseignantes du Lycée en collaboration étroite avec celles de l’enseignement supérieur.  Dans le rapport Mathiot, la participation des enseignants tout comme le rôle du psychologue de l’éducation ne sont pas clairement définis. Ils se réduisent à : « la constitution d’équipes autour des PsyEN et de professeurs volontaires (professeurs principaux par ailleurs ou non) dont on peut envisager qu’ils bénéficient d’une certification spécifique et d’une reconnaissance de celle-ci » .

Le bilan du nouveau dispositif en 2018, était mitigé. Le Comité éthique et scientifique de Parcoursup rend un premier rapport.  « Le comité a entendu faire preuve dans son rapport d’humilité. Parcoursup a eu le grand avantage de permettre une personnalisation des décisions d’affectation des candidats. Il a mobilisé comme jamais la communauté enseignante du secondaire et du supérieur qui ont entretenu un dialogue tout au long de la procédure. Le système a ses grandeurs incontestables. Il a aussi ses faiblesses qui devront être corrigées au fur et à mesure des retours d’expérience. »

2019 apporte de nouvelles évaluations qui apparaissent comme plus positives. si l’on considère le taux de réussite des étudiants de première année d’université.

13. 2018- Loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel

Comme le signale Laure Endrizzi, sans attendre cette loi, 8 dossiers ont été retenus dans le cadre de l’appel à projets « Dispositifs territoriaux pour l’orientation vers les études supérieures ». Ils vont bénéficier d’une enveloppe de 37 millions d’euros sur 10 ans pour mettre en place de véritable écosystèmes de l’orientation. Le 27 juin 2018,  Le Sénat rend son rapport dans le cadre de la procédure accélérée d’adoption de la loi. Parmi les mesures retenues sont confortées les 20 heures minimum  annuelles dédiées à l’information (par les Régions) et la possibilité d’actions de formation en direction des enseignants et des ESPE.  On trouve aussi le transfert aux Régions ou Collectivités des missions des Délégations régionales Onisep avec  obligation de conventions sur le transfert des services en matière d’information entre l’Onisep, le Rectorat et la Région ainsi que  la possibilité de mise à disposition des Régions de fonctionnaires de l’Éducation nationale pour la mission d’information. Contrairement au texte initial qui prévoyait un délais de réflexion sur le devenir des CIO mais le maintien d’un Centre par département, le Sénat modifie  l’article 313 du Code de l’éducation de la façon suivante :  » les  psychologues de l’éducation nationale exerçant dans les établissements d’enseignement du second degré  » visés à l’article L. 313-4 sont recrutés dans des conditions définies par décret… ». Le texte initial était : « les conseillers d’orientation psychologues exerçant dans les établissements d’enseignement du second degré et les centres visés à l’article L. 313-4 sont recrutés dans des conditions définies par décret… ». Enfin,  La proposition première de nouvel article 313-4 précisant que « Dans chaque département est organisé un centre public d’orientation scolaire et professionnelle » est rayé et cet 313-4 supprimé .

Le 5 septembre 2018 est donc promulguée La loi Pour la liberté de choisir son avenir professionnel et les décrets de mars et avril 2019 complètent  le nouveau dispositif.  La loi prévoit le transfert de l’information sur les formations et les métiers aux Régions, pour tous les publics, y compris les élèves et étudiants scolarisés et les apprentis. L’Etat prend en charge la dimension éducative et pédagogique de l’orientation. C’est la première fois qu’il est fait allusion à une « pédagogie » distincte de la simple information ou gestion des flux scolaires (affectation).

Le 24 mai 2019 est signée la convention nationale Etat/Régions, (Cadre national de référence) une feuille de route pour les instances régionales et académiques et pour  l’Inspecteur général Pascal Charvet  chargé d’une Mission de réorganisation du dispositif d’information et d’orientation dont le rapport sortira en juin 2019.

14. Mai 2019 – Cadre national de référence pour l’information et l’orientation

Le 28 mai 2019 est formalisé un cadre national de référence pour l’information et l’orientation des publics scolaire, étudiants et apprentis.

Voici l’analyse que Bernard Desclaux fait de ce texte :

Il souligne que le terme de « Conseil » a disparu ce qui laisse à penser qu’il relèvera de la Région.

L’Etat reste maître chez lui. Le fonctionnement de l’espace scolaire reste bien protégé. La circulation des élèves reste sous le contrôle de l’État. Mais également « la dimension éducative et pédagogique de l’orientation des élèves ». Leur définition sera toujours du ressort de celui-ci.

  • « Une convention régionale précise les rôles respectifs de la région académique et de la Région, ainsi que les modalités de coordination de leurs actions. »
  • « Le chef d’établissement reste le garant de la cohérence des actions mises en œuvre dans son établissement »
  • « Les actions d’information sont mises en œuvre par les Régions de manière concertée avec le chef d’établissement, en lien avec l’équipe éducative, dont les professeurs principaux et les psychologues de l’éducation nationale, dans les établissements de l’enseignement secondaire. »

Il y aura donc une convention au niveau régional. Il y aura un écrit, un accord explicite et il sera rendu public.

Quelle est la conception de l’orientation repérable ?

Le mot « information » est sans doute le plus récurrent dans ce document. Ceci indique que l’orientation est conçue comme un processus de choix rationnel dans lequel l’information maximale sur les objets du choix est le plus à valoriser.

On déclare toutefois des objectifs éducatifs à cette affaire :

  • élever le niveau scolaire, conduire vers l’enseignement supérieur tous ceux qui le souhaitent;
  • construire une véritable éducation à l’orientation pour développer l’autonomie et la responsabilisation des élèves dans une dimension émancipatrice ;  
  • éviter les ruptures et favoriser la continuité des parcours entre l’enseignement secondaire et supérieur;
  • accompagner l’abandon des filières au lycée et faciliter l’expression progressive des choix des élèves.

On y confirme ainsi la centration sur l’articulation lycée/supérieur ainsi qu’une confusion entre « éducation à l’orientation » et « accompagnement à l’orientation. Avec une belle intention : « L’État va concentrer son action dans les établissements du second degré et de l’enseignement supérieur pour renforcer l’accompagnement de proximité des élèves, des étudiants et des apprentis tout au long de leur parcours de formation. » Et pour bien marquer une nouveauté, on affirme qu’« Auparavant exercé de façon diffuse et inégale dans les établissements scolaires, l’accompagnement des élèves pour l’élaboration de leur projet d’orientation s’effectue désormais dans le cadre d’un volume horaire dédié prévu dans l’emploi du temps des élèves. Cette disposition rejoint les préconisations récentes du conseil économique social et environnemental (CESE). »

  • au collège, au volume des enseignements obligatoires s’ajoutent  au moins 10 heures annuelles de vie de classe par niveau, ainsi que, à titre indicatif, selon les besoins des élèves et les modalités de l’accompagnement à l’orientation mises en place dans l’établissement, 12 heures annuelles d’accompagnement à l’orientation en classe de quatrième et 36 heures annuelles en classe de troisième ;
  • au lycée général et technologique, les élèves bénéficient d’un accompagnement personnalisé, dont une aide à l’orientation, selon leurs besoins. Cet horaire dédié représente 54 heures annuelles en lycée général et technologique, à titre indicatif ;
  • en voie professionnelle sous statut scolaire, l’accompagnement à l’orientation s’inscrit dans l’horaire de « consolidation, accompagnement personnalisé et préparation à l’orientation » qui représente 265 heures sur trois années. En classe de terminale professionnelle, les élèves pourront choisir suivre soit le module de préparation à l’insertion professionnelle, soit le module de préparation à la poursuite d’étude, en fonction de leur projet.

L’orientation au lycée fait partie intégrante est inscrite dans la loi n° 2018-166 du 8 mars 2018 relative à l’orientation et à la réussite des étudiants . L’accent est mis pour préparer et accompagner le lycéen vers l’enseignement supérieur à travers le renforcement de l’information aux élèves, aux familles et aux équipes éducatives

Deux missions des Dronisep seront transférées aux régions

  • la diffusion de la documentation
  • l’élaboration des publications à portée régionale relatives à l’orientation scolaire et professionnelle des élèves et des étudiants.

La date des transferts définitifs serait fixée au 1er janvier 2020 (sous réserve de la publication d’un décret le 31 décembre 2019 au plus tard). Celui-ci stipule, entre autres :

« Dans chaque région, un arrêté conjoint du préfet de région, du recteur de région académique et de la directrice générale de l’Onisep devra définir :

  • la liste détaillée des parties de services qui sont transférées
  • le nombre d’emplois donnant lieu à compensation financière
  • le montant des charges de fonctionnement et d’investissement liées aux missions transférées. »

Un second décret de transfert définitif fixera la date et les modalités des transferts définitifs des parties de services dont la mise à disposition sera intervenue par arrêté interministériel.

Mai 2019 Evolution de la politique d’orientation – un point sur les modalités de transfer

15.  Juin 2019 – Rapport Charvet

Sorti en juin 2019, il s’agit du 49èm rapport sur le fonctionnement de l’orientation. Sa nouveauté c’est qu’il s’inscrit dans une forte intention politique d’en modifier l’organisation.

Voici la reprise de la synthèse faite par Laure Endrizzi,chercheuse à l’Ifé « qui s’intéresse depuis très longtemps à l’évolution des dispositifs d’orientation ainsi qu’à la notion « d’approche orientante » :

Dans ce contexte caractérisé par des finalités énoncées depuis déjà plusieurs mois, le rapport Charvet ne présente pas de véritable surprise : il insiste sur une responsabilisation clarifiée des acteurs nationaux et régionaux de l’orientation et sur la nécessaire implication de l’ensemble de la communauté éducative.
Il est évident qu’il faudrait en faire une lecture plus attentive, mais dans les grandes lignes, il respecte la feuille de route fixée par le gouvernement et propose des pistes concrètes pour sa mise en oeuvre (insuffisamment concrètes de l’avis de nombreux commentateurs, du fait d’une absence de chiffrage des 27 recommandations). J’en retiens cinq idées structurantes, marginalement reformulées  :
1/ construire la complémentarité des acteurs nationaux de l’orientation (Onisep, Céreq et CIDJ) en renforçant le pilotage central (DGESCO et DGESIP), via notamment la politique contractuelle, et en conservant un rôle majeur à la direction nationale de l’ONISEP dans la production et la diffusion de documentation à l’échelle nationale (et donc dans la collecte des données remontant des régions)
2/ confier aux régions, dans la lignée du SPRO, la coordination des acteurs (publics mais aussi privés) implantés sur le territoire – via l’ouverture potentielle d’une agence ou maison dédiée (guichet unique ?) – en vue de produire une documentation régionale de qualité sur les formations et les métiers et de diffuser cette information dans les établissements scolaires (selon des modalités définies dans le schéma régional à la base de la contractualisation avec les Académies)
3/ réorganiser les services académiques – via la création d’une Délégation régionale académique à l’orientation (DRAO) sous la responsabilité d’un délégué (ancien CSAIO), assisté d’un IEN-IO, et composée de 3 pôles (un pôle pédagogie de l’information et de l’orientation, un pôle animation et suivi des procédures et un pôle persévérance scolaire) dont la direction pourrait être confiée à 3 ex-directeurs de CIO
4/ maintenir un seul CIO « hors les murs » par département, ouvert à tous les publics habituellement accueillis, et désigner des lycées « têtes de réseau » avec des CDI, transformés en biblIO-Lab, constituant autant de centres de ressources « délocalisés » en matière d’orientation scolaire et professionnelle (et considérés comme des antennes du CIO départemental, dans lesquelles les PsyEN-EDO seraient « affectés »)
5/ impliquer les équipes pédagogiques et accompagner la montée en compétences des enseignants et CPE avec une certification proposée dans le cadre du PAF leur permettant d’exercer comme « référent orientation » au service de la communauté éducative dans l’établissement (tout comme les PsyEN EDO ?) et aussi d’être l’interlocuteur privilégié des services académiques, des conseils régionaux et de leurs partenaires professionnels (rôle distinct de celui du professeur principal, qui accompagne ses élèves) »
16. Rapport Charvet : les réactions

Voici quelques extraits de l’analyse fouillée faite par Jean Guichard :

  • Ce rapport est une reprise des mesures préconisées par le  plan Laurent  en les actualisant, les mesures qui furent abandonnées à la suite des révoltes des jeunes en mai 1968.
  • Pour les auteurs du rapport, l’orientation, ce sont les procédures de sélection-répartition des élèves dans les diverses formations formant le système scolaire. Ils l’énoncent tclairement dès le début de leur exposé: «Lorsque l’on parle d’orientation, il est fait référence à des procédures organisées en trois phases, définies par le Code de l’éducation : l’information, le dialogue avec l’élève et sa famille; la décision, prise en concertation avec le conseil de classe; puis la répartition des élèves dans les différentes formations (ou encore la «régulation des flux»). On parle alors d’affectation» (page 18).
  • En ce qui concerne une éventuelle « pédagogie » il estime que « Autant une organisation scolaire de type finlandais semble rendre possible une «approche orientante» au sens où on l’entend au Québec–c’est-à-dire une réflexion des élèves sur le sens de leurs apprentissages scolaires en relation avec leur future vie active–autant une telle éducation est dissonante avec le système scolaire français qui repose sur une valorisation différentielle des disciplines.

Jean Guichard résume ici différentes préconisations :

  • Un seul Centre d’Information et d’Orientation doit subsister par département. Lieu d’accueil de certains publics, il est le centre de ressources et d’animation du réseau des psychologues de L’Education Nationale et des accompagnateurs et formateur de l’éducation à l’orientation.
  • Dans chaque établissement scolaire,le Centre de Documentation et Information (CDI)devient un «BiblIO-Lab»(cet acronyme, dont je n’ai pas trouvé l’énoncé développé dans le rapport,signifie-t-il:«Bibliothèque Information Orientation –Laboratoire»?). Il es tle «centre de l’accompagnement à l’orientation dans l’établissement». Il doit être conçu «comme le cœur d’une ruche, le foyer même de l’orientation et (…) couplé à plusieurs autres espaces de type cyber lieux. Concrètement organisé en lieu d’accueil de cellules satellites, ce BiblIO-Lab permettra la confidentialité du dialogue de conseil aussi bien que le travail de recherche en petits groupes avec leur rythme propre. Les prises électriques seront nombreuses pour que chacun puisse se connecter en fonction de ses besoins. Le temps dynamique de l’accompagnement à l’orientation ne saurait être déconnecté de la vie scolaire et extrascolaire. La combinaison idéale des trois espaces –travail scolaire et lecture, recherches dédiées à l’orientation, vie culturelle –constitue le cœur de l’établissement»(p. 71).
  • Certains lycées sont des «têtes de réseau». Dans le BiblIO-Lab de ces lycées sont implantées des antennes du CIO départemental. Les psy-EN y sont affectés. «Ils sont placés sous l’autorité fonctionnelle du chef d’établissement «tête de réseau» et sous l’autorité hiérarchique du recteur et du directeur de CIO (conformément au statut existant)»(p.13).-Prenant acte de la disparition des conseillers d’orientation psychologues et du fait que le «souci de créer un corps unique de psychologues porte en [lui]le risque d’un effacement du terme orientation : celui-ci n’apparaît que dans le libellé de la spécialité, qui reste le plus souvent implicite» (p. 68),le rapport préconise la création de «professeurs -ou conseillers principaux d’éducation – accompagnateurs et formateurs de l’éducation à l’orientation»

Voici quelques autres extraits de réactions à retrouver sur le blog De Bernard Desclaux avec ses propres commentaires :

Jean-Marie Quiesse 16 12 2019

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Se former au métier

Cette rubrique fait maintenant le point sur les formations proposées, en France, avec quelques ouvertures internationales dont celle du Québec Elle est destinée à celles et à ceux qui souhaitent devenir professionnel de l’orientation et les guide vers de très nombreuses sources de références. De nombreux éléments sont aussi mis en ligne pour celles et ceux qui souhaitent préparer des concours, notamment celui de COP.

 Les adhérents ont accès aux informations qui suivent. Adhérer permet une consultation permanente et complète. C’est également un soutien à l’association. et à son action. Apprendre et s’orienter est membre de l’association internationale de l’orientation scolaire et professionnelle.

Journée d’étude du 8 décembre 2017 : “Une longue marche vers le corps unique des psychologues de l’Éducation Nationale au XXe  siècle” (adhérents)



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