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A propos du modèle « TREFLE CHANCEUX »: exposé introductif

Pr. Daniel GILIBERT
Responsable scientifique du Master2 Psychologie sociale du travail et des organisations. Université Paul-Valery Montpellier 3

A l’occasion de la conférence débat organisée par l’association «Apprendre Et S’Orienter» (AESO), le «Centre de Bilan de compétences Gard-Lozère-Hérault» (CIBC GLH), le «Master2 psychologie du travail et des organisations» (M2PTO) de l’Université Paul-Valéry du Mercredi 22 juin de 14h à 17h

Je tiens dans un premier temps à Remercier Gérard Pithon et Alexis Samatan pour l’organisation de cet évènement dans un univers universitaire qui est de plus en plus compliqué administrativement.

Ils ont souhaité donner de la visibilité au master en Psychologie du travail en organisant cette conférence conjointement avec les acteurs de l’orientation dans notre région et je les en remercie.

Nous sommes heureux d’accueillir Jacques Limoges qui est l’initiateur de la méthode du  « trèfle chanceux » en matière d’orientation professionnelle. Nombre d’étudiants m’ont fait des éloges de cette méthode qui est très opérationnelle et appropriée, dans une activité de conseil en orientation et de bilan de compétence.

J’avoue que personnellement cela fait un certain temps que je ne me suis pas penché sur les problématiques d’orientation/insertion professionnelle. La dernière fois c’était dans le cadre de l’utilisation des méthodes ludo-éducatives en matière de recherche d’emploi.

Comme je regrette souvent que notre discipline, la psychologie se focalise trop sur des facteurs individuels et culpabilisants pour les demandeurs d’emploi, je ne peux que souligner quelques points du modèle du trèfle chanceux :

– La part des caractéristiques personnelles dans ce modèle est réduite à une seule feuille du trèfle. Au moins ce modèle ne risque pas de faire culpabiliser le demandeur d’emploi pour la situation dans laquelle il se trouve. Trop souvent les publications en psychologie font l’apologie du capital psychologique dont disposent ou non les gens, de leur résilience ou de leur tolérance à l’ambiguïté. Par déformation professionnelle, les chercheurs en psychologie tentent de rapporter un maximum de part de variance à ces variables individuelles, présentées comme explicatives, alors qu’elles peuvent être tout autant des conséquences des situations d’insertion et de désinsertion sociale dans lesquelles les gens se représentent.

– Ce modèle d’orientation insiste sur l’importance de l’environnement socio-économique dans lequel la recherche d’emploi est faite. Il accorde une part importante au marché de l’emploi qui est le facteur (d’offres et de demandes) structurant les résultats atteints. Le modèle propose la recherche d’une « méthode » pour définir et essayer de choisir son parcours dans cet environnement. Enfin ce modèle ne me semble pas être un modèle prescriptif. Il ne prétend pas de façon présomptueuse connaître « le bon chemin » pour trouver sa voie.

– Enfin, hormis le fait que ce modèle renvoie en partie la responsabilité de l’insertion professionnelle sur l’environnement socio-économique, je trouve approprié sa dénomination comme « trèfle chanceux » car cela nous rappelle à juste titre que les parcours de vie sont parfois une histoire de chance, d’opportunité et de hasard. Comme je le disais à un collègue il n’y a pas longtemps : « la vie est une loterie, il faut savoir être joueur ».


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